8 novembre 2014
j'ai relu
moi je fais mon trottoir,quand la nature est belle,
pour la passante qui,d'un petit air vainqueur,
voudra bien crocheter, du bout de son ombrelle,
un clin de ma prunelle ou la peau de mon coeur...
et je me crois content- pas trop ! - mais il faut vivre:
pour promener un peu sa faim, le gueux s'enivre...
un beau jour - quel métier !... - je faisais comme ça ,
ma croisière - metier ! ... - enfin, elle passa
-elle qui ?- la passante! elle, avec son ombrelle !
vrai valet de bourreau, je la frolai... - mais elle
me regarda tout bas,souriant en dessous,
et...me tendit la main,et ...
m'a donné deux sous .
Tristan Corbière. Les Amours Jaunes.
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