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Georges Mazou
27 juillet 2015

j'ai relu

Messieurs et dames de la compagnie, les trois marchés de Fort de France ( viandes, poissons,légumes ) étaient, pour nous djobeurs, les champs de l'existence. une manièredeciel,d'horizon,de destin, à l'intérieur de laquelle nous battions la misère.

 

En vous confiant qui nous étions,aucune vanité n'imprègnera nos voix : l'histoire desanonymes n'ayant qu'une douceur,celle de la parole, nous y gouterons à peine .riches seulement d'une brouette etde sonmaniement,nous ne cultivions rien, ne pêchions rien, n'apportions rien . et notre participation àla vie du marché n'avait point, comme pour les tôles du toit, les grilles ou le ciment des établis,la confortable certitude d'y être indispensable.

 

Patrick Chamoiseau . Chronique des sept misères .

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