les miettes
les saisons. juin.
Des enfants déliés
vont patauger
bruyants
mouillant à qui mieux mieux
en arabesques d'écume
devant la mer montante de derrière l'horizon
et quelques femmes- lézards
sur leur bout de plage
prennent leurs quartiers d'été
le bénéfice des lumières
des espaces
à dévorer comme morts- la -faim
cavaler
entre vagues bleues des grands beaux temps
aller pieds nus têtes en l'air
jouissant sans compter
des longueurs du jour .
(Perros ).
la mauvaise pente.
un pauvre cocher
scribouillard désoeuvré
porte sous fleur de peau
l'ombre portée de l'écriture
et de la mort
sa vieille carne attelée
frappe pavés
de ses sabots énervés
n'est plus le temps
ou altiers ils menaient
les jeunes gens enrubannés
entre les prés de mai
ou bien
un chat noir boiteux
finies les virées nocturnes
se lèchent les pattes
à l'ombre d'un mur
guignant le matin
d'une étroite manière
ou le bestiaire n'y suffirait
en douce donc
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les saisons.
En mai sur la côte.
il se joue de nous
entre ses doigts durs
et donne à vivre enfin
quelques premières chaleurs lumineuses
qu'il balaie
aussitôt
de ses mauvais songes brumeux
toujours incertain
il vend en vrac
à coeur qui voudra
chansons
et déconvenues .
( Perros; 2017)
Les saisons
Février
ce maudit mois
de trop
sans lumières
on courbe l'échine
en attendant
Mars
derrière la vitre
on regarde
le bleu délavé des ciels de passage
de grandes envies d'échappées
vite recouvertes
de grisailles basses et prononcées
pulls encore de rigueur
maugréer d'impatience
avril
les colzas d'or
colorent le calendrier
ou un doigt hésitant
cherche les dimanches.
( Perros . )
De la photographie
une manière de poètique
entre peinture et l'écriture
l'exercice de la photographie
curieux rapport au temps
avec les formes et les lumières
de ce bas-monde
les lieux probables
les lieux improbables
qu'importe
derrière un objectif
construire du cadrage
un bout de récit
éviter autant qu'on l'en peut
les albums de familles
la carte postale qui fait dans le joli
du travail
somme toute
sur le mode tout terrain .
( Perros. Mars )
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le chemin
dans le matin gris de pluies de cette saison là
il franchit encore la vieille barrière
mais
le geste est moins sûr
souffle plus court
moins de délié
derrière
invisible dans la coudée de la sente
le grand voyage cahotique
noyé dans les brumes du jour
le pardon et les réminiscences
devant
la longue pente désormais
bordée d'herbes hautes
des bosquets de bambous impénétrables
pourquoi faire d'ailleurs
pourquoi faire
il lui suffit des pas de son élan
d'aller... [Lire la suite]
les insomnies
la nuit
gros suroit
drisses et galets à coeur joie
ça souffle
demain
les colères sombres de ce temps
quelques marines
toujours les mêmes
sous boucailles assurées
sans pareilles
le début d'un récit
tant conté
comme chants sacrés
qui parfois nous élèvent .
( Perros. février)
hiver
la nuit
le nez dehors
la mer là-bas dans les galets
comme un train passant dans le lointain
continuement
voilà
un bout d'instant
du temps qui passe
c'est beau
en demi-brume effaçant
les lumières portuaires
respirer
il fait froid
s'éprouver vivant
floué peinard
tout au bord du monde
celui qui souffre de migraines et nausées
contemporaines
c'est celà aussi vieillir
vivre la vibration profonde
dans la beauté du monde
sans plus rien attendre
allez se rentrer
avant goutte au... [Lire la suite]
un retour
on a en tête
des roulements à billes
on a dans la vie
les frottements
floué
à l'ombre de nos décors
les lumières du port
dans le froid d'une nuit
la tête encore envoyage
c'est le silence du logis
qui a dû le réveiller
trop tôt encore
pour effacer
la densité sonore
la chaleur
des obscurités équatoriales
contrast violent
il cherche à entendre la mer
immobile et retirée
il fait froid
la nuit .
( Perros , décembre 2016 )
ce matin
de belle heure
le passage
d'une volée d'amazones
grosses pluies
la saison qui veut ça
chant continu des grenouilles
sur la mauvaise route
de Kaw
les morphos
nous accompagnent
de leurs vols
bleus électriques.
(Matoury.décembre)