27 octobre 2014
j'ai relu
En respirant
parfois je respire plus fort et tout à coup ,ma distraction continuelle aidant, le monde se soulève avec ma poitrine.peut-être pas l' Afrique, mais de grandes choses.
le son d'un violoncelle, le bruit d'un orchestre tout entier, le jazz bruyant à coté de moi, sombrent dans un silence de plus en plus profond,profond, étouffé.
leur légère égratignure collabore (à la façon dont un millionième de millimètre collabore à faire un mètre), à ces ondes de toutes parts qui s'enfantent, qui s'épaulent, qui font le... [Lire la suite]
26 octobre 2014
j'ai relu
nous n'avons pas sur la nuque de notre coeur
de longs cheveux qui frisent reluisants de graisse.
nous n'avons plus de place dans le ventre
pour la rose,pour le rossignol, pour l'âme
pour le clair de lune, etc. et pour le moment
nous nous moquons des affaires du coeur.
tu peux tranquillement
nous confier ta femme.
nous bourrons dans notre pipe
comme du tabac mal taillé
les cris de Prométhée.
épaule contre épaule avec la Tour d'Incendie
nous cherchons aux horizons rougissants des yeux de feu.
Nazi Hikmet... [Lire la suite]
25 octobre 2014
le cahier d'ébène
l'écriture peut engloutir
elle est colère et psychotique
l'écriture signe de l'échec
on s'en mord les doigts
on se chagrinne
ça remplace pas
ça remplace pas
lumières
l'horizon courbé de nos désirs
la chaleur d'un soleil
les pulpeuses nonchalantes.
( 1992)
24 octobre 2014
j'ai relu
au bord des hommes comme au bord de la mer. j'entends le bruit de leurs paroles, comme celui des vagues.mais je ne peux plus me baigner.
avant : " quand on a la santé ..."
maintenant : " le moral d'abord ..."
ce qu'il faut entendre !
je ne peux plus rien pour la solitude des autres.c'est moins une épreuve qu'une confirmation.
Georges Perros. Papiers collés 3.
23 octobre 2014
lecahier d'ébène
l'ordinaire
cailloux
couleuvres
musiques
ventouses
rage de dents
nuages passages voyages
le sifflement du chien quand il dort
les rois de Prusse
fatras fatras
marais laminaires des eaux noires
fêlures
j'ai oublié sauf la révolte
dis moi c'est comment
c'est quoi quand tu renifles ?
oh c'est la vie
chandelle qui voulait chanter.
gros temps .
(1995).
22 octobre 2014
lec cahier d'ébène
les nuits de pailles
ouvertes et sèches
restent empoisonnées de noiresmoissons
trublion
à toujours toujours
vouloir prendrel'air.
( 1992).
21 octobre 2014
j'ai relu
que sont mes amis devenus
que j'avais de si près tenus
et tant aimés
ils ont été trop clairsemés
je crois le vent les a ôtés
l'amour est morte
ce sont amis que vent me porte
et il ventait devant ma porte
les emporta
avec le temps qu'arbre défeuille
quand il me reste en branche feuille
qui n'aille à terre
avec pauvreté qui m'atterre
qui de partout me fait la guerre
au temps d'hiver
ne convient pas que vous raconte
comment je me suis mis à honte
en quelle manière
que sont mes amis devenus
que j'avais... [Lire la suite]
21 octobre 2014
le cahier d'ébène
et la nuit
étalé sans dormir
l'homme songe
à ce qu'il a bien pu manquer
pour n'avoir plus que des questions.
( septembre 89)
20 octobre 2014
le cahier d'ébène
c'est dimanche
gris comme seul le gris sous la pluie d'un avril
les camélias
rouges
blancs
brûlés
il pisse au pied d'un arbre
renfrogné
malade
tout à fait seul
c'est à la gare de Pontivy
se déchirer une fois encore.
(Paques 89)
19 octobre 2014
le cahier d'ébène
vieille âme en peine
ce fardeau marigot
traîne bois d'ébène
on cimente
vie démente
pas vraiment rigolo
on pourrait résumer
Jules est dans la comédie humaine
Julot la marine regarde étonné et attend
accroché au mur
un portrait de Baruch
calme plein et souriant
ainsi d'une vie
nouée comme noeud de galère.
( 95 )